Les objets dits "spirituels"

Il existe une différence essentielle, et pourtant souvent confondue, entre voir la main de Dieu à l’œuvre dans la vie et attribuer un pouvoir spirituel aux objets. Voir la main de Dieu en toute chose, ce n’est pas sacraliser le monde matériel. C’est reconnaître une Présence, une intelligence, un sens qui traverse les événements, les rencontres, les épreuves comme les joies. C’est une posture intérieure. Une confiance. Une foi vivante.

À l’inverse, diviniser les objets, les supports, les symboles, c’est glisser vers autre chose :

• le culte de l’objet,

• l’idolâtrie,

• une spiritualité de consommation.

On cherche alors des protections, des énergies, des talismans, des pierres, des objets “chargés”, comme si la sécurité spirituelle pouvait s’acheter, se porter ou se posséder.

Mais la foi véritable ne se possède pas. Elle se vit.

La spiritualité n’est pas matérielle. Par définition, la spiritualité relève de l’esprit.

Elle concerne l’invisible, l’intérieur, la relation vivante entre l’être humain et Dieu.

Lorsque l’on multiplie les supports matériels pour se rassurer spirituellement, on ouvre parfois des portes que l’on ne maîtrise pas du tout. Et cela, je l’ai vu trop souvent.

Combien de fois ai-je rencontré des personnes en grande détresse, ayant introduit dans leur vie des objets soi-disant “protecteurs”, “chargés”, “sacrés”, mais qui étaient en réalité porteurs de lourdeurs, de confusion, voire d’une énergie profondément négative. Et lorsqu'il y a des influences néfastes dans les lieux elles sont souvent cristallisées sur ces portails que sont : les pierres, les oracles, les statuettes (même de la Vierge), les pentacles...

La foi ne passe pas par un objet. La confiance ne s’accroche pas à un support matériel. La véritable spiritualité ne crée pas de dépendance. La confiance plutôt que le contrôle. Vous croyez que ces objets vous protège? Ils sont des brèches en réalité.

Diviniser les objets, c’est souvent chercher à contrôler l’invisible.

Faire confiance à Dieu, c’est accepter de ne pas tout maîtriser.

La foi authentique n’a pas besoin de médiation magique.

Elle repose sur une relation, une écoute, une présence intérieure, parfois silencieuse, parfois déroutante, mais toujours vivante.

Là où l’idolâtrie rassure à court terme, la foi transforme en profondeur.

Là où le culte de l’objet enferme, la confiance libère.