« Ça t’appartient. »
- Emmanuelle Le Guen
- il y a 6 jours
- 2 min de lecture
Peut-être les as-tu déjà entendues… ou reçues en pleine vulnérabilité :
« Ça t’appartient. »
« Tu attires ce que tu vibres. »
« On a tous ce qu’on mérite. »
« Si ça t’arrive, c’est qu’il y a une leçon à comprendre. »
« C’est ton ego qui parle. »
« Tu es dans la résistance. »
« Tu n’es pas alignée. »
« Change ta vibration et ça disparaîtra. »
« Si tu souffres encore, c’est que tu n’as pas assez travaillé sur toi. »
« Tu n’es pas prête à entendre la vérité. »
Derrière ces phrases, une idée implicite : Si tu souffres, c’est de ta faute. Pourquoi ces discours sont violents ? Parce qu’ils :
nient la réalité du vécu,
évacuent toute notion de traumatisme, de contexte, d’injustice,
déplacent la responsabilité sur la personne blessée,
empêchent l’expression de la douleur.
C’est une méritocratie émotionnelle : tu vas mal parce que tu vibres mal, tu souffres parce que tu n’as pas assez évolué, tu es malade parce que tu n’as pas compris la leçon. C’est une forme de gaslighting spirituel et le vrai effet c'est la la culpabilisation.
Au lieu d’aider à se relever, ces phrases : enferment, font douter de sa propre perception, coupent de la compassion envers soi-même, empêchent de demander de l’aide. Beaucoup de personnes repartent en se disant : « Le problème, c’est moi. Je suis trop faible. Je n’y arrive pas. » Ce n’est pas de la guérison.
Accompagner n’est pas juger. Un accompagnement sain :
écoute sans réduire,
accueille sans interpréter à la place,
ne nie pas la souffrance,
ne transforme pas chaque épreuve en faute personnelle.
La vraie bienveillance ne dit pas : « Tu l’as attiré. »
Elle dit : « Ce que tu vis est réel. Tu as le droit d’avoir mal. Tu n’es pas seul(e). »
Tout ce qui se présente comme « spirituel » n’est pas forcément guérissant.
La lumière qui écrase n’est pas une lumière.
La paix qui culpabilise n’est pas une paix.
La croissance ne passe jamais par l’humiliation intérieure.







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