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Toucher ou ne pas toucher ?

Dans le chamanisme, selon les traditions, on va dire tantôt qu'il ne faut pas toucher, tantôt que l'on peut toucher le corps de celui qui reçoit. Dans certaines tribus, on considère qu'il vaut mieux ne pas toucher le corps. Il est dit que c'est par le contact physique que l'énergie perverse est contagieuse. C'est ainsi que dans certaines traditions chamaniques, la pratique d'extraction c'est-à-dire durant laquelle on va sortir une énergie perverse (quelle que soit sa conscience et sa nature) se fait à distance. Parfois de quelques centimètres et même plusieurs centaines de kilomètres, parce que finalement, quand on pratique à distance peu importe celle-ci ! Le problème est que dès que l'on travaille à distance on n'est plus sur le plan de la matière, on est sur le plan du subtil et on agit via le monde astral avec tous les dangers de compréhension, et de manipulation invisible que cela implique. 


Dans d'autres traditions chamaniques, en particulier les traditions africaines on va pratiquer des extractions de l'énergie perverse sur le corps de l'autre en allant aspirer comme avec une paille, avec sa bouche ces énergies là pour après les recracher un peu plus loin.

Il y a là une implication directe du guérisseur qui prend en lui le poison pour aller le sortir un peu plus loin. Il est fréquent que le chaman ou praticien se mettent alors à tousser fortement ou à faire des efforts comme pour vomir parce que le poison est rentré à l'intérieur de lui.


Dans la pratique des exorcismes chrétiens qui a été ma pratique pendant quelques années, il n'y avait pas de contact physique et tout le travail pour retirer l'énergie perverse (appelons là comme ça pour faire simple !) de la personne se faisait par le pouvoir du Verbe, des mots qui ont la capacité de faire sortir ce qui devait sortir, parfois avec fracas, dans le corps et à l'extérieur. On a tous des énergies perverses à l'intérieur de nous, de différentes natures selon nos tendances, nos penchants. Faire comme si cela n'existait pas n'annihile en rien leur existence. J'ai cessé la pratique des exorcismes parce que j'ai réalisé que justement c'était en aidant l'autre à se transformer profondément spirituellement (entre autres!) qu'on pouvait apporter un changement durable. Un exorcisme peut-être spectaculaire, s'il n'est pas suivi d'une prise en charge véritable, il ne permettra aucun changement durable. Ce n'est pas parce que c'est spectaculaire que c'est efficace sur le long terme..


Pour revenir au toucher, mon arrivée dans le shiatsu m'a permis de sentir une autre dimension. J'ai voulu revenir à la matière, au corps, dans la densité et la présence d'une conscience sous mes doigts... celle des organes, des tissus, des cellules, palpables. Et on est bien d'accord qu'on ne touche pas la même énergie pervers en chamanisme, en exorcisme chrétien et dans le shiatsu ! mais cependant, il y a un dénominateur commun.


La souffrance dans le corps est la plus manifeste, par nature, la plus palpable pour le témoin extérieur aussi. Mes professeurs se plaisent à répéter qu'il ne faut pas avoir peur de "se mélanger" à l'énergie de l'autre. Alors certes, parfois on est directement touché, mais cela ne devrait que nous traverser. Il m'arrive de pleurer en prenant des pouls, de sentir les émotions de l'autre... Je sais que ça ne m'appartient pas.


Bien évidemment le praticien shiatsu peut garder en lui des traces de l'énergie perverse qu'il retire du corps de l'autre mais cela n'arrive que s'il y a des accroches en lui. C'est sa responsabilité d'avoir une pratique énergétique quotidienne suffisante et correcte, un bon niveau de vitalité, une pratique physique régulière, un équilibre et une attention spirituelle constante afin de travailler sur ses propres faille, ses propres blessures parce que c'est seulement si l'autre fait écho que ça peut nous déstabiliser, nous atteindre et se cristalliser à l'intérieur de nous. 


Les accroches de l'énergie perverse existent aussi lorsque le praticien veut se faire "sauveur" de l'autre et ainsi sort de ses propres limites en empiétant sur celles de l'autre.


À la question toucher ou ne pas toucher l'autre, je dirai que toucher l'autre est une façon de le reconnaître dans sa dimension humaine, de l'accueillir, de se montrer son égal en humanité, en humilité, toucher l'autre c'est se mettre au service de plus grand que nous, c'est prendre soin.

C'est montrer à l'autre que nous sommes là, pas que avec les mots mais avec la présence véritable, entière, physique. C'est dire à l'autre : "je suis là, tu n'es pas seul."


ree


 
 
 

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